LES SAISONS SE SUIVENT ET NE SE RESSEMBLENT PAS

2006
La saison 2006 s’avère beaucoup plus calme que la précédente. La zone de protection intensive connaît 623 incendies qui brûlent 13 768 ha, une superficie nettement en dessous de la moyenne des 10 dernières années. L’intervention de ressources de l’Ontario et des États-Unis est tout de même requise à quelques occasions pour le combat des incendies, entre autres durant la période du 5 au 21 juin. Plusieurs milliers de coups de foudre s’abattent alors sur le Québec. Le 8 juin, 113 incendies sont combattus, ce qui en fait la journée la plus occupée de la saison. Une seconde période d’activités plus intense touche principalement la région de Val-d’Or à la mi-juillet. Cependant, des précipitations aident la SOPFEU à maîtriser rapidement la situation.

Campagne de prévention lancée de 2005 à 2008

Plusieurs initiatives sont mises en place durant l’année afin de réaliser les différents objectifs organisationnels. À la suite des travaux effectués par le comité mandaté pour se pencher sur les modes de financement, des recommandations sont formulées à l’attention du ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) concernant l’élargissement du financement de la SOPFEU à d’autres clientèles. Un projet pilote est aussi mis en place pour permettre le reboisement manuel lors des mesures préventives. Les entreprises sylvicoles doivent alors signer un protocole d’entente les engageant à respecter les normes de prévention et à mieux sensibiliser leurs employés. 

2007
Après une saison plus calme en 2006, l’année 2007 présente de nombreux défis pour l’organisation. Il s’agit en effet d’une troisième saison difficile en l’espace de six ans avec ses 892 incendies qui touchent 278 033 ha de forêt. Deux périodes importantes marquent cette saison. Le mois de mai à lui seul voit s’envoler 80 000 ha de forêt dépassant ainsi la superficie moyenne pour une année. Un feu de 60 000 ha dans la région de Senneterre en Abitibi mobilise alors une grande partie du personnel de la SOPFEU. 

Le mois de juin, quant à lui, est caractérisé par un nombre élevé de feux de foudre. Le temps sec favorise l’éclosion de 128 incendies après le passage d’orages le 12 juin. La saison atteint son point culminant le 16 juin alors que 162 feux sont toujours en activité. Ces deux vagues d’incendies rapprochées contraignent la SOPFEU à recourir à des ressources externes. Pour faire face à cette saison unique, près de 900 personnes de l’extérieur du Québec sont mobilisées, en plus de l’utilisation pendant 124 jours d’avions-citernes venus en renfort de l’Alberta, du Manitoba, de l’Ontario et de Terre-Neuve. La sollicitation de ces ressources externes est cependant onéreuse, ce qui entraîne un questionnement sur la taille de l’effectif de la SOPFEU. Une des préoccupations principales concerne la gestion des feux majeurs. 

2008
L’année 2008 se démarque par le calme de la saison. Avec ses 189 incendies et 133 ha de forêt brûlés, il s’agit de la plus petite saison jamais enregistrée depuis près de 100 ans. 

L’organisation procède également à une réflexion sur le niveau de ses effectifs humains. L’augmentation de la charge de travail connue dans les saisons passées ainsi que les importants coûts liés à l’emprunt de ressources externes motivent ce travail. Un plan de redressement de l’effectif est mis en place pour les deux prochaines années. Le gouvernement du Québec se porte acquéreur des huit avions-citernes CL-415 dont le contrat de location arrivait à échéance, assurant ainsi la stabilité de la flotte utilisée par la SOPFEU. Les questions relatives au financement de la SOPFEU sont toujours présentes. Plusieurs utilisateurs de la forêt bénéficient des retombées du système de protection sans pour autant participer à son financement, ce qui est jugé inéquitable pour les membres actuels. 

2009
La saison 2009 est marquée par une forte période d’activités du 18 au 30 juin. À ce moment, 140 incendies sont combattus dont près de 70 % (96) sont causés par la foudre. Ils brûlent 95 % des 17 948 ha de forêts touchés durant toute la saison. Le 25 juin est la journée la plus active avec 77 incendies en activité. Des ressources de plusieurs États américains ainsi que de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick sont alors mobilisées.

Des travaux parlementaires sont entrepris cette année afin de modifier la Loi sur les forêts. Ces modifications devraient avoir des impacts sur certaines catégories de membres de la SOPFEU. Afin d’assurer le maintien du niveau actuel de protection, un groupe de travail est également formé avec la Direction de l’environnement et de la protection des forêts, la SOPEU et le Service aérien gouvernemental. Son mandat est d’évaluer le nombre optimal d’avions-citernes nécessaires, les quatre CL-215P arrivant à la fin de leur vie. 

2010
La saison 2010 fait partie de celles qui ont le plus marqué le directeur général de la SOPFEU, François Lefebvre. D’importants incendies de foudre sévissent durant cette saison et mènent à des évacuations ainsi qu’à la destruction de plusieurs infrastructures en forêt. Le bilan s’élève à 707 incendies, 223 350 ha brûlés pour des coûts de suppression de 75,1 M$. Le printemps est également marqué par des conditions météorologiques hors du commun qui favorisent l’éclosion de nombreux feux de cause humaine. En avril seulement, 107 de ces incendies sont allumés. Deux records sont également battus pendant la saison par l’incendie du lac Smoky. Par sa superficie de 107 004 ha et sa durée de 105 jours, cet incendie sera le plus important et le plus long de l’histoire de la SOPFEU. 

Deux périodes principales marquent cette saison. Dans un premier temps, les 177 incendies allumés du 26 mai au 4 juin menacent les communautés de Wemotaci, Opitciwan et Manawan ainsi que le secteur de Parent. La seconde vague survient entre le 19 et le 30 juin alors que 84 nouveaux incendies sont découverts. La région la plus touchée est la Haute-Mauricie où se trouvent 68 % des superficies brûlées durant la saison. L’indice de gravité y demeure au-dessus des records enregistrés pendant 46 jours. 
Photo aérienne prise durant la saison de protection de 2010

Une saison de cette ampleur requiert l’aide des autres provinces et États américains. Au total, 725 personnes viennent prêter main-forte au Québec. L’accès en forêt est même interdit dans les secteurs les plus critiques durant deux périodes, soit du 27 mai au 6 juin et du 19 au 30 juin.

2011
La saison 2011 diffère en plusieurs points de la précédente. Bien que des températures chaudes soient enregistrées, la régularité des précipitations permet de limiter le nombre d’incendies de forêt. La SOPFEU combat ainsi 311 incendies pour un total de 2 584 ha décimés. 

En ce qui concerne la structure organisationnelle, la SOPFEU connaît un important changement avec la création d’une direction des opérations régionales. 

2012
Contrairement à l’année précédente, la saison 2012 n’est pas de tout repos. Dans la zone de protection intensive, 762 incendies sont combattus pour un total de 30 463 ha touchés. Dès le mois de mars, 14 incendies affectent la forêt, ce qui représente un record pour la SOPFEU. Les feux de cause humaine sont aussi en hausse avec un total de 512 incendies par rapport aux 394 enregistrés en moyenne. La majorité de l’activité se déroule en mai et en juillet. Le sud-ouest de la province est particulièrement touché en raison de périodes de sécheresse prolongées qui s’abattent sur le secteur.

Plusieurs mesures préventives sont mises en place durant la saison pour une durée totale de 31 jours. Des interdictions de faire des feux à ciel ouvert en forêt ou à proximité sont en vigueur à quatre moments différents et une prohibition d’accès et de circulation en forêt touche un secteur près du réservoir Gouin du 24 au 28 mai. Des renforts de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, du Nouveau-Brunswick, du Maine, du New Hampshire et de Parcs Canada viennent prêter main-forte à la SOPFEU. 

Parmi les innovations marquantes, il est possible de mentionner l’installation d’un système de téléphonie satellitaire dans les avions d’aéropointage ce qui leur permet de communiquer avec les centres régionaux de lutte. Une nouvelle grille de décision est aussi instaurée pour le déploiement des équipes héliportées afin de réduire le nombre de feux en attente d’intervention. Cette initiative permet d’améliorer l’efficacité de la Société en période de feux multiples. Des essais sont également effectués afin de tester l’utilisation de drones dans le cadre des opérations de la SOPFEU, entre autres pour des survols de thermographie.

Les avions de détection sont maintenant munis d’unités de communication et de suivi. Ces unités offrent une précision accrue sur leurs parcours aériens et sur l’emplacement des incendies. Dorénavant, les communications entre le pilote et le centre de suivi de vol se font via satellite.

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

COMMENT S'ASSURER QU'UN FEU EST BIEN ÉTEINT?

LE MÉTIER DE GARDIEN DE TOUR

COMMENT CALCULE-T-ON LE DANGER D'INCENDIE