LA PLANIFICATION QUOTIDIENNE DU CHEF DE LUTTE EN ALERTE


Le rôle du chef de lutte d’une équipe en alerte comporte plusieurs phases de préparation. Yannick Gaouette pompier forestier à la base principale de Val-d’Or, a accepté de nous en parler. « Lorsque je reçois en début de journée la confirmation que je suis désigné comme chef de lutte, je commence la cueillette d’informations : situation des interventions déjà en cours, l’analyse des données météorologiques actuelles et prévisions pour la journée, l’évaluation de l’assèchement des combustibles selon les secteurs ». Ces données sont accessibles dans le système d’information des incendies de forêt (SIIF), développé par le personnel de la SOPFEU



Il prend également connaissance de la fiche technique de la mission type qui confirme la charge utile qu’il pourra apporter à bord de l’hélicoptère. « C’est une étape très importante » précise Yannick. « Selon les appareils et les conditions climatiques, il peut y avoir de bonnes différences. Il ne faut pas dépasser le poids maximal que peut emporter l’hélicoptère, sinon on s’expose à de sérieux problèmes de sécurité ».


Une rencontre avec les membres de son équipe aura ensuite lieu pour leur transmettre l’information et discuter de scénarios sur de possibles missions. Finalement, on procédera au chargement du matériel dans l’hélicoptère en respectant la charge que l’on peut apporter. « On ne prend pas de chance. Le poids de chaque équipement ainsi que des membres de l’équipe est connu ».



Commence par la suite la période d’attente. « Régulièrement, je consulte le SIIF pour prendre connaissance des nouvelles données météorologiques. Il y a également des contacts avec le commandant d’intervention pour être bien au fait de nouveaux développements ».

Et si un ordre de mission est transmis, l’équipe est fin prête pour l’intervention. « Au moment du décollage, je révise avec le pilote les différentes procédures en vol et je contacte la base terrestre pour annoncer le départ vers l’incendie. Grâce à mon GPS, je peux donner une approximation de la distance et du temps de vol requis ».





 Le GPS est un outil indispensable. On y retrouve une foule d’information : routes, cours d’eau, valeurs à protéger. « Nous avons également la liste de nos différents dépôts d’équipements, ce qui permet d’avoir à moins de 15 minutes de vol, des outils et du carburant sans avoir besoin de revenir à la base » complète-t-il.


À l’approche de l’incendie, la couleur de la fumée donne des indices sur le type d’incendie. « Une petite fumée blanche ne représente pas trop d’activité. Si elle est noire, la combustion peut être plus intense. Ça peut également indiquer qu’une infrastructure est la proie des flammes. Finalement une couleur bronze indique un feu intense. Déjà on sait que l’on fait face à quelque chose de gros et que des ressources supplémentaires seront nécessaires ».



« Lorsque des avions-citernes sont déployés, il faut prendre contact avec l’aéropointeur à 20 milles nautiques en approche puis à 5 milles nautiques avant l’arrivée. » À partir de ce moment, c’est l’aéropointeur qui dirige la circulation à proximité de l’incendie afin d’éviter les accidents. « Pour ma part, je fais un rapport à la base terrestre pour confirmer l’emplacement précis de l’incendie, une première évaluation du travail à faire et des ressources supplémentaires, si nécessaire et j’établis mon plan de combat. Avec l’accord de l’aéropointeur, l’appareil se pose. Un plan d’évacuation est transmis à l’équipe. Le travail d’extinction au sol peut commencer… ».

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